Histoire du régiment

Prise du village d'Aderklaa par le 4e de Ligne. Le Régiment qui fait partie de la Division Carra Saint-Cyr s'empare vers 7 heures d'Aderklaa d'où il devra se retirer sous la pression des masses autrichiennes (d'après Tranié et Carmignani)

 

 

Le 4ème de ligne

"Le 4ème s'est comblé de gloire" (Bonaparte - 1796)

"On ne saurait trop faire l'éloge de la bravoure du 4ème de ligne" (Soult - 1807)

 

Le 4ème régiment d’infanterie de ligne est issu du régiment « Blaisois », formé à partir de deux bataillons de Piémont.

En 1785 il prend le nom de « Régiment de Provence ».

A la Révolution, en 1791, il devient le 4ème régiment d'infanterie et participe à la campagne de Saint-Domingue.

En 1794, il devient la 4ème demi-brigade de bataille, formée du 2ème bataillon du 2ème régiment d'infanterie, du 3e bataillon de Volontaires de la République et du 4ème bataillon de Volontaires de la Haute Saône. La brigade est placée sous les ordres du chef de brigade Antoine Arnaud (1749-1806).

En 1795, la demi-brigade est à Mannheim.

En 1796 (1), elle devient la 4ème demi-brigade de ligne, en réunissant la 39ème demi-brigade de bataille (1er bataillon du 20ème régiment d'infanterie, 1er et 2ème bataillons des Volontaires des Basses Pyrénées) et divers détachements des 55ème, 130ème, 145ème et 147ème demi-brigades de bataille.

Versée, le 12 avril 1796, à l'armée d'Italie, sous le commandement du chef de brigade Pourailly (tué à Castiglione et remplacé par Frère), elle fait toute la campagne. Ce ne sont alors qu'une suite de combats et de rencontres, suivis de marches et contremarches. On retiendra qu'elle se trouve quelques jours à Mantoue (juillet-août 1796), Castiglione (5 août 1796) où elle perd 20 officiers et 208 sous-officiers et soldats tués ou blessés.

Elle est ensuite à Primolano (7 septembre 1796) (2), Caldiero (12 novembre), Arcole (15-17 novembre) où la brigade perd 14 officiers et 259 sous-officiers et soldats tués ou blessés. (3)

La brigade terminera la campagne d'Italie à Leoben, le 10 avril 1797, où elle apprend la cessation des hostilités.

En 1798, elle participe à l'expédition de Saint-Marcouf.

Durant la campagne d'Allemagne de 1800, elle combat, sous les ordres du colonel Savettier de Candras (nommé le 11 mars 1800) à Engen (3 mai), Moeskirch (5 mai), Memmingen (13 octobre) et Hohenlinden (3 décembre).

Le 24 septembre 1803, lors de la réorganisation voulue par Bonaparte, la demi-brigade devient enfin le 4ème régiment d'infanterie de ligne. Son chef - on reprend alors l'ancienne appellation de colonel - est, sur décision de Napoléon, son propre frère, Joseph.

La campagne de 1805 voit le régiment à Ulm, puis à Austerlitz, où se place le célèbre épisode de la perte de son Aigle :

Ce 2 décembre 1805, le régiment fait partie de la brigade Candras (division Vandamme), lancée, vers dix heures du matin, à l'assaut du plateau de Pratzen, en direction de la hauteur de Stàré Vinohrady. Les lignes russes, commandées à cet endroit par Miloradovich, ont été enfoncées mais, emporté par son élan, le régiment se trouve séparé des autres et doit soudain faire face à une charge de la cavalerie russe. Les soldats, commandés par le major Bigarré (car ce n'est pas le colonel en titre qui les commande) n'a pas le temps de faire former le carré. La panique s'empare des fantassins, le porte-aigle est renversé. Le lieutenant russe Khmelev s'empare du drapeau tombé à terre et le tend à son camarade, un nommé Omeltchenko. Un soldat français réussi à le reprendre mais est bientôt tué, lui aussi, de même que le sergent-major Saint-Cyr. (4)

 

Finalement, le trophée reste aux mains des Russes qui le ramènent au prince Constantin. (5) (6)

En cette glorieuse journée d'Austerlitz, le régiment a perdu 13 officiers et 315 hommes.

Les campagnes s'enchaînent les unes dernières les autres : Iéna, le
14 octobre 1806 (IVème corps d'armée Soult, division Saint-Hilaire), Eylau, le 8 février 1807 (IVème corps d'armée Soult, division Leval) (7)Heilsberg, le 10 juin 1807 (IVème corps d'armée Soult, division Carra Saint-Cyr) et prise de Königsberg en 1807, Eckmühl, le 22 avril 1809Essling, les 21-22 mai 1809 (IIème corps d'armée Lannes, Division Tharreau, brigade Jarreau), Wagram, les 5-6 juillet 1809. (8)

Le régiment participe à la campagne de Russie, au sein du IIIème corps d'armée Ney, division Razout, brigade Joubert. Au début de la campagne, il est sous les ordres du colonel Massy, combattant à Smolensk, 18 août 1812, Valoutina le 19 août, La Moskowa, le 7 septembre. Le général de Fézensac, nommé colonel du régiment (11 septembre), Massy ayant été tué durant la bataille, va faire le reste de la campagne de Russie. Le régiment n'a plus, à ce moment, que 900 hommes sur les 2800 qui ont passé le Niémen.
Sur la route de la retraite, le régiment est en particulier à
Krasnoe, les 14-18 novembre  et à la Bérézina, les 26-28 novembre.

Le 8 décembre, ce qui reste du 4ème de ligne arrive à Vilna. Le 12 il est à Kowno où le Niémen est repassé. Le 20, c'est enfin Königsberg. La terrible campagne de Russie est terminée pour le 4ème de ligne.

L'année suivante, le 4ème de ligne, désormais sous les ordres du colonel Materre (9) (IIème corps d'armée Victor, division Vial, brigade Bronikowski) se trouve à Dresde, le 26/27 août 1813, Wachau, le 16 octobre, Leipzig, les 16/18 octobre et Hanau, les 30/31 octobre (10).

C'est ensuite la campagne de 1814. C'est le colonel Gelibert qui commande maintenant le régiment qui fait partie du IIème corps d'armée Victor (division Mouton) que l'on retrouve à La Rothière, le 1er février et Montereau, le 18 février.

Durant la Première Restauration, le régiment prend le nom de Monsieur.

Redevenu le 4ème de ligne, son dernier engagement sera le 16 juin 1815, à Ligny (IIIème corps d'armée Général Vandamme, division Girard, brigade Piat).

Louis XVIII ordonne la dissolution du régiment le 16 juillet 1815.


D'après l'article de Robert Ouvrard in :

http://www.histoire-empire.org/historiques_de_regiments/4e_ligne.htm

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